Le peuple marocain célèbre ce mercredi 18 novembre, l’un des événements majeurs de son histoire contemporaine.
La Fête de l’Indépendance dont c’est le cinquante quatrième anniversaire, lui offre, à cet effet, l’occasion de se remémorer le contexte historique de cette grande épopée dont l’aboutissement n’a pas été chose aisée, mais plutôt le fruit d’un grand sacrifice et d’une lutte ininterrompue dont le détonateur fut la Révolution du Roi et du Peuple, le 20 août 1953.
Cet anniversaire nous offre également l’occasion de revisiter ce tournant historique que furent les mois et les semaines qui ont précédé ou suivi la Libération et la mise en place des premiers jalons du Maroc indépendant qui sera d’ores et déjà marqué par sa nature libérale et progressiste, par ses valeurs de pluralisme et de démocratie, par son ouverture et sa tolérance, ainsi que par sa solidarité avec les causes justes et son engagement ferme en leur faveur.
Le soulèvement qui avait suivi l’exil du Souverain en 1953 était tel qu’il a obligé le gouvernement français à mettre fin au traité du Protectorat et à accorder la pleine souveraineté au Maroc.
Après qu’il eut engagé des négociations à Antsirabé avec S.M. Mohammed V par l’intermédiaire du général Catroux, Antoine Pinay, président du Conseil français à l’époque, a annoncé, à cet effet, que son pays entendait «donner au Maroc le visage d’un Etat moderne, démocratique et souverain”.
Ce “visage d’un Etat moderne”, ce sera Mohammed V qui le conférera au pays, balayant du coup les turpitudes de tous les colonialistes et leurs affidés qui s’étaient ligués contre lui lors de la conspiration du 20 août 1953. Après les négociations de Saint-Germain en Laye, et notamment l’entretien du 6 novembre ayant réuni le regretté Souverain avec Antoine Pinay, la libération du Maroc était acquise.
S.M. Mohammed V pouvait regagner le Royaume. Son retour a eu lieu le 16 novembre 1955. S’ensuivirent trois jours de liesse intense et de ferveur indicible à travers tout le pays.
Le 18 novembre 1955, jour de la Fête du Trône, Sidi Mohammed Ben Youssef, qui a été intronisé le 18 novembre 1927 a donc célébré la prière du vendredi à la mosquée Hassan à Rabat et y a prononcé le discours du Trône où il a officiellement proclamé l’indépendance du Maroc.
En ce jour mémorable, Il avait prononcé cette phrase demeurée célèbre : “Nous nous réjouissons de pouvoir annoncer la fin du régime de tutelle et du Protectorat et l’avènement de la liberté et de l’indépendance”.
“Nous sommes passés de la bataille du petit Jihad à celle du grand Jihad “, a-t-il poursuivi, donnant ainsi le ton: le combat politique contre le Protectorat pour la libération étant achevé, il fallait désormais engager celui du développement, de l’unité nationale, de la mise en place des institutions démocratiques et du parachèvement de notre intégrité territoriale. Il fallait construire un Etat, l’enraciner dans ses valeurs ancestrales que sont l’Islam, la liberté, le progrès, la solidarité avec les peuples, la démocratie et le pluralisme.
Le premier discours de l’indépendance prononcé par le regretté Souverain devant un peuple en liesse a ainsi engagé la Nation toute entière dans un effort d’édification du Maroc libre, moderne et démocratique pour l’émergence duquel, nombre de résistants et de membres de l’Armée de libération avaient fait le sacrifice suprême.